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Kemal Gözler, « Les origines des Pomaks de Lofça d'après  les tahrir defters ottomans: 1479-1579 », Turcica : Revue des etudes turques, 1999, Tome 31, p.35-66.


Turcica : Revue des études turques est publiée par le Département d'études turques de l'Université des sciences humaines de Strasbourg ( http://www-umb.u-strasbg.fr ), l'équipe "Etudes turques et ottomanes (ESA 8032) ( http://chdt.ehess.fr/  )" du CNRS et l'Association pour le développement des études turques (Avec le concours du Centre national de la recherche scientifique).

Turcica : Revue des études turques est éditée par Editions PEETERS, Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven, Belgique ( http://www.peeters-leuven.be/ ).

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Les pages originales sont indiquées entre paranthèses (p.XX) dans le texte.

 

(p.35)

Turcica : Revue des etudes turques, 1999, Tome 31, p.35-66.

 

Les origines des Pomaks de Lofça d'après  les tahrir defters ottomans : 1479-1579

 

 

 

Kemal GÖZLER*

 


RESUME : Les orIgInes des Pomaks de Lofça d'après les tahrIr defters ottomans : 1479-1579.- Les Pomaks sont une communauté musulmane de langue bulgare. Avant la guerre turco-russe de 1877-1878, ils vivaient en deux régions: dans les Rhodopes et dans la région de Lofça (Loveč) en Bulgarie. Les origines des Pomaks de Lofça restent obscures. Selon les historiens bulgares, ils sont de souche bulgare et ont été convertis à l’islam par la force à l’époque ottomane. Cet article a pour objet de résoudre le problème de l’origine des Pomaks de Lofça à partir des tahrir defters (registres de recensement) ottomans inédits des XVe et XVIe siecles. Ces registres montrent que les premiers Pomaks de Lofça, dans la plus grande partie, sont en grande partie issus de la conversion dela population locale. Car, 42 % en 1616, 72 % en 1545 et 21 % en 1579 des individus musulmans sont des fils d’Abdullah, c’est-à-dire des nouveaux convertis. Cet article montre également que l’apparition des premiers Pomaks n’est pas datable. Il s’agit d’un processus long et progressif. Durant un siècle (1479-1579), seulement 5 % de la population des 40 villages sont devenus musulmans. Ceci réfute la thèse de la conversion forcée des Pomaks à l’islam.

 ABSTRACT: THE ORIGINES OF LOFCA POMAKS ACCORDING TO OTTOMAN TAHRIR DEFTERS: 1479-1579.- The Pomaks are a Bulgarian speaking Muslim community. They used to live mainly in two regions before the Turkish-Russian War of 1877-1878. Those regions were Rhodopes and Lofca (Lofça, Loveč) in Bulgaria. The origins of Lofca Pomaks remain rather unclear. According to Bulgarian historians, Lofca Pomaks are of Bulgarian race and during the Ottoman rule, they converted to Islam under coercion. This article purports to resolve the question of the origin of the Lofca Pomaks through examination of the unpublished Ottoman tahrir defters (census registers) of 15th and 16th centuries. Those registers reveals that vast majority of the earlier Pomaks of Lofca converted to Islam. In 1516 42%, in 1545 72% and in 1579 21% of the Muslim Lofca Pomaks' names were “son of Abdullah”, i.e. new converts. Moreover this article demonstrates that it is not possible to determine exactly on which date the first Muslim Pomaks began to emerge. It was a lengthy process. Throughout a century (1479-1579), only 5% of the total population of 40 villages became Muslims. Accordingly, it seems difficult to argue that the Pomaks converted to Islam under coercion.


 

 

Les Pomaks[1] sont une communauté musulmane de langue bulgare. Nous définissons donc l'identité pomake par ces deux éléments : appartenance à l'Islam comme religion et le bulgare comme langue maternelle. (p.36) Les Pomaks vivent aujourd'hui en Bulgarie, en Macédoine, en Grèce et en Turquie. Avant la guerre turco-russe de 1877-1878, les Pomaks vivaient en deux régions : dans les Rhodopes et dans la région de Lofça[2]. Parallèlement on parle de deux groupes Pomaks. Les Pomaks de Rhodopes et les Pomaks de Lofça[3]. Avant la guerre de 1877-1878, le nombre des Pomaks de Rhodopes est estimé à 500 000 et celui des Pomaks de Lofça à 100 000[4].

Après la guerre turco-russe de 1877-78, la plupart des Pomaks ont émigré en Turquie et fondé des villages dans les départements (Edirne, Kýrklareli, Tekirdað, çanakkale, Balýkesir, Bursa, Manisa, Eskiþehir, etc.) de l'ouest du pays.

Plusieurs études sont consacrées aux Pomaks de Rhodopes[5]. Alors que les Pomaks de Lofça restent peu étudiés[6]. Même aujourd'hui, (p.37) comme le remarque à juste titre Bernard Lory, « lorsque l'on parle... des Pomaks, l'on considère généralement la population qui habite de façon compacte la partie occidentale du massif des Rhodo­pes »[7]. Cependant l'existence des Pomaks de Lofça a été signalée plus avant que celle des Pomaks des Rhodopes[8].

Nos villages pomaks de Lofça sont repartis aujourd'hui entre les commu­nes (obtina) de Kneža, Bjala Slatina, Roman, Jablanca, Teteven, Ugărčin, Lukovit, Červen Breg et Pelova qui, eux-mêmes, appartien­nent aux départements (oblast) de Lovec et Mihaylovgrad[9]. Dans le passé aussi, les villages pomaks avaient été partagés entre les kazas (arrondissement) de Lofça (Loveč), Plevne (Pleven), Rahova (Orjahovo) et Ivraça (Vraca) appartenant au sancak (province) de Niðbolu (Nikopol) aux XVe et XVIe siècles et dans le vilayet (département) de Tuna (Danube) au XIXe siècle. En effet, seulement une partie des villages pomaks de cette région appartenait au district de Lofça.

 (p.38) Bien qu'une bonne partie des villages pomaks n'appartenaient pas dans l'histoire et n'appartiennent pas aujourd'hui au district de Lofça, il est coutume, depuis L. Miletič[10], de désigner ces Pomaks comme  Pomaks de Lofça »[11]. Faute de mieux, nous aussi nous sui­vons cette tradition.

Avant la Guerre turco-russe de 1877-78, les Pomaks de Lofça habitait dans une soixantaine[12] de villages partagés entre les kazas de Lofça, Plevne, Rahova, Ivraça. Géographiquement les villages pomaks se situaient « dans la vallée du Vit, sur le cours moyen de l'Iskăr et le long de son affluent la Panega, et sur le cours moyen du Skăt. Un polygone irrégulier ayant pour sommets Pleven, Kneža, Bo­rovan, Roman, Teteven et Ugărčin circonscrit à peu près leur do­maine »[13].

On peut trouver les renseignements suffisants sur la situation géographique des villages de Pomaks de Lofça. Nous nous limitons ici à examiner l'origine des Pomaks de Lofça.

Notre étude a pour objet de résoudre la question de savoir si les Pomaks de Lofça sont d'origine d'une conversion effectuée sur place ou d'une colonisation venue de l'Anatolie. Dans le premier cas, les Pomaks de Lofça seraient d'origine bulgare, dans le deuxième cas, d'origine turque. Egalement, nous devons déterminer la date et les modalités de la conversion ou de la colonisation.

L'article de Bernard Lory sur les Pomaks de Lofça publié dans cette Revue en 1987[14] nous est d'un grand secours. Cependant il n'examine leur histoire qu'à partir du milieu du XIXème siècle. En effet, de temps où Constantin Jireček a écrit que « l'histoire du com­mencement des ces groupes musulmans dans la nation bulgare est obscure »[15] rien n'est changé et les origines des Pomaks de Lofça restent encore obscures. Néanmoins plusieurs thèses sur les origines des Pomaks de Lofça ont été développées essentiellement par les auteurs bulgares[16].  Selon eux, les Pomaks de Lofça sont de pure race bulgare et convertis à l'Islam par la force  (p.39) à l'époque ottomane. Quant à la date de cette conversion, ils avancent différentes périodes d'islamisation.

Pour vérifier cette thèse, nous avons envisagé une recherche fondée sur les tahrir defters ottomans inédits.

Puisque notre étude est fondée sur les tahrir defters, il con­vient de les présenter brièvement. Les tahrir defters sont des regis­tres de recensement de la population et des impôts établis par l'ad­ministration ottomane, surtout aux XVe et XVIe siècles. Ils donnent, village par village, le nombre de ménages musulmans et chrétiens d'une province[17]. Il y a deux types de tahrir defters : icmal (abrégé ou synoptique) et mufassal (détaillé). Les icmal tahrir defters (registres abrégés de recensement) ne donnent que le nombre des hanes (ménages, foyers ou feux) et mücerreds (célibataires)[18] et bi­ves (veuves). Quant aux mufassal tahrir defters (registres détaillés de recensement), ils indiquent également les noms des individus chefs de ménages, des mücerreds et des bives, avec les noms de leur père.

Il est évident que pour un tel travail nous avons d'abord besoin de déterminer les villages pomaks de Lofça avec précision. Puisque la forte majorité des Pomaks de Lofça ont émigré en Turquie après la guerre turco-russe de 1877-1878 (Doksanüç harbi), il faut déter­miner les villages peuplés, exclusivement ou partiellement, de Po­maks juste avant cette guerre. Il y a des témoignages, surtout récits de voyages, des études sur les villages pomaks de Lofça[19]. Nous dis­posons également des listes de villages pomaks données par Kanitz, Ireček, Miletič, Savov, Mikov, Iirkov, Ivanov, Cvetkova, Petrov et Lory[20]. En partant  (p.40) des études de ces historiens consacrées aux Po­maks de Lofça, on peut établir une liste  conte­nant les 40 villages (voir la première collone du Tableau n°1) :

Nous pouvons déterminer, à partir des tahrir defters ottomans, les premiers Pomaks dans ces 40 villages pomaks au XV et XVIe siècles. Nous préférons d'abord de donner le Tableau n°1 constitué à partir de cette recherche, ensuite de l'analyser.

Ce tableau se divise en six colonnes. Dans la premiere sont énumérés les villages pomaks. Les colonnes suivantes sont réservées respectivement aux données obtenues des tahrir defters de 1479, 1516, 1545 et 1579. Dans la dernière colonne, nous avons donné les chiffres du Salname-i Vilayet-i Tuna de H.1290 (Annuaire de la Provence du Danube de 1873), pour pouvoir faire une comparaison entre les nombres des Pomaks de XVIème et de XIXème siècle.

Tableau n° 1 : La population musulmane et chrétienne
dans les villages pomaks de Lofça

 

Sources

Sofia, Bib. nat.,OAK, 45/ 29, n° 1/1960

Istanbul, BOA, MM n° 11,
TD n°370

 

Année de régistre

1 4 7 9

1 5 1 6

 

Religion

Musulm.

Chrétiens

Musulmans

Chrétiens

 
Villages / Unité
M
V
M
V
M
C
V
M
C
V
1
Bela Slatina
-
-
20
2
-
-
-
47
20
3
2
Belençe (Belenci)
-
-
22
4
-
-
-
30
9
1
3
Býrkaçevo
 
 
 
 
-
-
-
24
6
-
4
Blýsniçevo / Panega
 
 
 
 
-
-
-
18
13
2
5
Breþte / Breþke
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
6
Bukofça (Bukovec)
 
 
 
 
-
-
-
20
9
1
7
Curilova
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8
çamakovça
-
-
24
1
-
-
-
34
32
2
9
çerikova (Sadovec)
-
-
6
1
1
1
-
43
13
2
10
çerven Breg
-
-
48
6
1
-
-
50
41
-
11
Dermança
-
-
11
-
-
-
-
84
18
-
12
Dýben / Dýbene
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
13
Dýbnik (Dolni)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
14
Dýbnik (Gorni)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
15
Galata
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
16
Glava
 
 
 
 
-
-
-
10
1
-
17
Gornik
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
18
Gradeþniça
-
-
11
-
 
 
 
6
8
-
19
Huyuvan/Hubuvane
-
-
11
1
-
-
-
18
8
-
20
Izvor-i Muslim
1
-
31
-
2
1
-
30
15
4
21
Kneja/C.Kladenec
 
 
 
 
-
-
-
101
81
6
22
Komarevo
 
 
 
 
-
-
-
9
6
-
23
Koynare
 
 
 
 
-
-
-
124
130
4
24
Kurusoviça
 
 
 
 
-
-
-
78
33
3
25
Lepiça
-
-
28
1
-
-
-
26
7
2
26
Leþniça (Kirçevo)
-
-
40
3
3
-
-
55
30
1
27
Lukovit (Gorna)
-
-
47
2
-
-
-
51
20
2
28
Petreven
-
-
26
1
-
-
-
14
13
-
29
Popiça
 
 
 
 
-
-
-
26
11
-
30
Radomirçe
 
 
 
 
-
-
-
41
20
-
31
Reseleç
1
-
39
6
1
-
-
51
-
4
32
Roman
-
-
54
3
3
4
-
35
12
-
33
Rupçe
 
 
 
 
1
-
-
56
32
1
34
Suhaç
-
-
25
1
-
-
-
48
33
1
35
Týrnak
 
 
 
 
-
-
-
94
31
-
36
Tlaçane
 
 
 
 
-
-
-
17
4
1
37
Todoriçane
2
-
17
1
-
-
-
22
14
3
38
Toros
-
-
3
-
2
-
-
18
12
-
39
Ugýrçin
 
 
 
 
1
-
-
163
88
3
40
Yaniça / Eniça
-
-
24
1
-
-
-
29
12
-
 
T o t a l
4
0
487
34
15
6
0
1472
782
46
 
Individus***
20
0
2435
34
75
6
0
7360
782
46
 
Total en individus
20
2469
81
8188
 
%
0,80
99,20
0,97
99,03

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

: Ménages ;    : Célibataires ;    : Veuves ;  : Hommes (Population masculine)

 * BOA, TD, n°382, s.733-740.                 *** 1 ménage = 5 individus 


(p.42)

Tableau no I (Suite)

 

Sources

Istanbul, BOA,

TD n°416, 452

Ankara,TKGM,KK n°58 Istanbul,BOA,TD n°718

Salname-i Vilayet-i Tuna

 

 

 

Année

1 5 4 5

1 5 7 9

1 8 7 3

 

 

Religion

Musul.

Chrétiens

Musul.

Chrétiens

Musulmans

Chrétiens

 

Unité

M

C

 

M

C

V

M

C

M

C

M

H

M

H

1
BelaSlatina
-
-
-
113
11
11
3
-
174
131
100
156
342
517
2
Belenci
-
-
-
20
18
3
 
 
 
 
42
163
90
92
3
Býrkaçevo
-
-
-
32
12
2
1
1
50
3
176
481
542
142
4
Blýsniçevo
-
-
-
11
7
7
-
-
25
25
 
 
 
 
5
Breþte
 
 
 
 
 
 
-
-
58
12
60
92
113
184
6
Bukofça
-
-
-
15
8
2
 
 
 
 
51
172
23
141
7
Curilova
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21
151
23
85
8
çamakovci
2
2
-
27
17
-
4
3
92
106
127
231
-
-
9
çerikova
-
-
-
15
14
5
3
3
38
9
130
362
113
267
10
çerven Br.
 
 
 
 
 
 
15
10
48
32
96
176
142
492
11
Dermaça
-
-
-
13
2
-
-
-
50
44
103
360
169
496
12
Dýben 
-
-
-
13
9
1
-
-
19
55
 
 
 
 
13
Dýbnik (D)
 
 
 
422*
322
8*
 
 
 
 
59
171
237
757
14
Dýbnik (G)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
65
144
144
447
15
Galata
 
 
 
 
 
 
6
5
10
5
172
858
-
-
16
Glava
-
-
-
15
11
3
-
-
40
34
90
141
-
-
17
Gornik
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
50
75
87
193
18
Gradeþniça
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
75
419
-
-
19
Huyuvan
3
-
-
9
5
1
6
3
28
17
25
72
136
249
20
Izvor-i Mus.
 
 
 
 
 
 
14
8
48
16
445
2340
-
-
21
Kneja
--
-
-
71
69
11
-
-
404
250
394
620
472
639
22
Komarevo
-
-
-
6
2
-
-
-
30
14
17
69
44
170
23
Koynare
-
-
-
79
33
49
4
6
361
125
553
720
-
-
24
Kurusovica
1
1
-
110
59
9
6
2
15**
5**
23
55
186
433
25
Lepica
-
-
-
28
11
1
-
-
87
53
50
98
70
141
26
Lesnica
3
-
-
13
30
1
6
4
52
30
236
619
-
-
27
Lukovit (G)
3
1
-
53
24
4
6
7
100
77
283
979
290
853
28
Petreven
1
1
-
9
4
3
3
3
30
17
64
160
122
414
29
Popiça
1
-
-
34
20
3
1
2
37
20
68
87
-
-
30
Radomirçe
-
-
-
26
11
-
2
-
11
12
186
461
96
114
31
Reseleç
1
-
-
35
1
2
3
-
110
23
145
290
103
242
32
Roman
5
3
-
15
3
-
16
6
30
12
49
204
64
227
33
Rupçe
-
-
-
28
16
3
1
1
42
30
176
461
96
114
34
Suhaç
1
-
-
22
20
4
-
-
101
48
41
71
91
147
35
Týrnak
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
154
172
162
228
36
Tlaçane
-
-
-
10
3
1
 
 
 
 
41
222
22
80
37
Todoriçane
1
1
-
32
23
3
10
6
70
51
65
161
171
512
38
Toros
 
 
 
 
 
 
12
-
33
-
271
1131
66
203
39
Ugýrçin
1
-
-
114
63
-
2
1
186
144
94
351
343
1116
40
Yaniça
2
-
-
27
11
 
2
-
50
32
-
-
179
214
 
Total
25
9
 
1417
839
137
126
71
2429
1459
4797
13495
4738
9909
 
Individus
125
9
 
7088
839
137
630
71
12145
1459
23985
13495
23690
9909
 
Total
134
8064
701
13604
37480
33599
 
%
1,63
98,37
4,90
95,10
52,73
47,27

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

** Il faut ajouter le nombre des voynuks que nous n'avons pas pu trouver dans le registre de 1579.  
 


(p.43)

Pour pouvoir montrer les sources, nous avons établi également un tableau montrant pour chaque village les numéros de pages des tahrir defters de 1479, 1516, 1545, 1579 et de Salname-i Vilayet-i Tuna de 1873.

 

 

Tableau n° 2 : Les numéros de pages des tahrir defters
 
Sources
OAK,45
MM, n°11
TD, n°416
TD, n°718
Salname
 
Année
1479
1516
1545
1579
1873
1
Bela Slatina
257
109
250
117
183
2
Belençe
293
120
91
-
193
3
Býrkaçevo
-
165
357
228
183
4
Blýsniçevo
-
245
407
403
?
5
Breþte
-
-
-
-
157
6
Bukofça
387
256
329
-
189
7
Curilova
-
-
-
-
189
8
çamakovça
247
143
141
147
183
9
çerikova
241
13
16,125
110*
161
10
çerven Breg
243,249
91
-
181
161
11
Dermança
281
243
436
376
255
12
Dýbene
293
535**
384
375
259
13
Dýbnik (Dolni)
-
-
733***
-
159
14
Dýbnik (Gorni)
-
-
-
-
159
15
Galata
-
-
-
407,751
255
16
Glava
-
599**
145
165
183
17
Gornik
-
-
-
-
183
18
Gradeþniça
281
210
456
-
255
19
Hubuvane
291
535**
473
440
237
20
Izvor-i Muslim
285
147
-
436
255
21
Kneja
231
98
83
125
183
22
Komarevo
-
164
348
324
189
23
Koynare
-
24
19
157,720
 
24
Kurusoviça
-
78
14,358
108
161
25
Lepiça
247
513**
14,104
142
183
26
Leþniça (Kirçevo)
281
217
461
423
255
27
Lukovit (Gorna)
251
90
101
143
161
28
Petreven
251
99
129
186/12
159
29
Popiça
-
164
298
183
183
30
Radomirçe
 
27
16
181
161
31
Reseleç
247,263
99
103
155
183
32
Roman
261
185
349
316
193
33
Rupçe
-
108
13,108
186/16
161
34
Suhaç
249
107
127
160
183
35
Týrnak
-
101
-
-
183
36
Tlaçane
-
164
325
-
189
37
Todoriçane
251
91
102
186/3
161
38
Toros
285
211
-
419
255
39
Ugýrçin
-
241
436
413
253
40
Yaniça / Eniça
265
26
114
170
185
 
* TKGM, KK n° 58 ;                 ** TD n° 370 ;                *** TD n° 382

 

(p.44)

Nous allons examiner ici le tableau n° 1 par colonnes.

Le tableau n° 1 se constitue de six colonnes. Dans la première colonne, sont indiqués, dans l'ordre alphabétique, les 40 villages peuplés, exclusivement ou partiellement, de Pomaks juste avant la guerre turco-russe de 1877-1878. Les colonnes suivantes sont réser­vées respectivement aux données obtenues des tahrir defters de 1479, 1516, 1545 et 1579. Dans la dernière colonne, nous avons donné les chiffres du Salname-i Vilayet-i Tuna de H.1290 (Annuaire de la Province du Danube de 1873), pour pouvoir faire une compa­raison entre les nombres des Pomaks de XVIème et XIXème siècle.

Les villages se trouvant dans notre première colonne sont répar­tis entre les kazas (districts) Lofça (Lovec), Plevne (Pleven), Rahova (Orjahovo) et Ivraça (Vraca). Ces kazas appartenaient au sandjak de Niðbolu (Nikopol) au XVIe et XVIe siècles et au vilayet de Tuna (province du Danube) au XIX siècle. (p.45)

1. Le tahrir defter de 1479

Le plus ancien tahrir defter ottoman du sandjak du Niðbolu (Nikopol), qui a pu être conservé, est un icmal ou registre synopti­que. Ce registre est conservé dans la Section orientale de la Biblio­thèque nationale de Kiril et Methodi de Sofia (OAK, 45/49, inven­taire no: 1/1960). Il a été traduit en bulgare par Russi Stoikov et publié par l'Institut d'Histoire de l'Académie bulgare des Sciences, accompagné de ses fac-similés[21]. Le document comprend 60 feuilles. Ce registre n'est pas daté dans son texte. Le traducteur de ce registre le situe « avec certitude vers le milieu du XVe siècle »[22]. Comme le remarque Bistra Cvetkova, cette date est fausse[23]. Ce registre est daté, maintenant, de 1479 par les historiens[24].

Ce tahrir defter est de type icmal (synoptique). Il ne donne que le nombre des ménages[25] musulmans (hane-i Müslim), des ménages non-musulmans (hane-i gebr) et le nombre des veuves (bive). En d'autres termes, il ne donne pas les noms des individus chefs de mé­nages. Par conséquent, nous ne savons pas si les familles musulma­nes sont des turques authentiques ou des bulgares converties à l'Islam.

En 1479, dans la région pomake, il n'y avait que 4 ménages mu­sulmans en 3 villages : Izvor[26], Reseleç[27], Todoriçane[28]. (p.46)

Tableau n° 5 : Les Musulmans en 1479
Villages
Ménages
1. Izvor
1
2. Reseleç
1
3. Todoriçane
2
Total
4
Total (individus)*
20
* On obtient le nombre des individus en multipliant
par 5 le nombre des ménages
[29].

Le village d'Izvor est celui de Balgarski Izvor d'aujourd'hui[30]. Le nom a été changé en 1934[31]. L'ancien nom de ce village était Izvor-i Müslim dans les registres officiels et Turski Izvor parmi le peuple. Ce village est enregistré dans le Salname-i Vilayet-i Tuna de H.1290 (Annuaire de la Province du Danube de 1873) sous le nom Izvor-i Muslim. Il était peuplé exclusivement des Pomaks. En 1873, dans ce village, il y avait 445 ménages et 2340 mâles musulmans[32]. Alors que selon le registre de 1479, à Izvor, il y avait un seul ménage mu­sulman (hane-i muslim), 31 ménages chrétiens (hane-i gebr), 4 veu­ves (bive) chrétiens[33]. Le registre de 1479 mentionnait également, à Reseleç, 1 ménage musulman, 39 ménages et 4 veuves chrétiens[34]. Quant à Todoriçane, il y avait 2 ménages musulmans, 17 ménages chrétiens et 1 veuve chrétienne[35]. (p.47)

En 1479, le village d'Izvor se trouvait dans le vilayet (département) de Lofça[36], tandis que Reseleç et Todoriçane apparte­naient au vilayet de Mramorniçe. Izvor se trouve au sud-est de la région pomake, alors que Reseleç et Todoriçane sont au centre de la région. Reseleç est plus à l'ouest que Todoriçane.

On doit traiter avec précaution l'idée selon laquelle Turski Ýzvor, Galata, Pomaka, Leþniça, Gradeþniça, Hýsen et Dobrevci sont les premiers villages pomaks dans la région[37]. Comme on vient de le voir seulement à Izvor, il y avait un ménage musulman. Il parait que cette thèse a été développée non pas en partant des données histori­ques, mais plutôt de l'hypothèse selon laquelle les premiers Pomaks sont apparus dans les villages montagneux du sud-est de la région où la vie est difficile. Cette thèse n'a rien à voir avec les réalités. Rese­leç et Todoriçane, les deux premiers villages où les Pomaks sont ap­parus, ne se situent pas au sud-est, mais au centre de la région où les terres sont relativement plates et fertiles.

Dans les autres villages, il n'y avait pas de Musulmans en 1479. Dans ce travail, nous admettons ces 4 familles musulmanes dans les villages d'Izvor, Reseleç et Todoriçane comme les « premiers Po­maks »[38] dans l'histoire. Cependant puisque le tahrir defter de 1479 est un registre de type icmal (synoptique), nous ne savons pas les noms de ces premiers Pomaks. De même, nous ne savons pas s'ils sont des Turcs authentiques venant d'Asie mineure ou des Bulgares nouvellement convertis à l'Islam.

Parmi ces 40 villages peuplés de Pomaks au XIXe siècle, 15 villages (Býrkaçevo, Blýsniçevo (Rumyançevo), Breþte (Breþke), Bu­kofça, Curilova, Galata, Glava, Gornik, Komarevo, Koynare, Popiça, Radomirçe, Týrnýk, Tlaçane, Ugýrçin) ne sont pas enregistrés dans le registre de 1479[39]. On sait que les deux premières pages sont manquées (p.48) de ce registre, il est possible que certaines de ces villages soient sur les pages perdues. En dehors de ce cas, il parait difficile de supposer que le commissaire de recensement ait pu ignorer ces villages. On pourrait donc conclure que, si ces villages n'étaient pas sur les deux feuilles perdues, ils n'existaient pas en 1479 et qu'ils sont fondés après cette date[40].

Dans les 25[41] villages inscrits dans le registre de 1479, il y avait 487 ménages et 35 veuves chrétiens contre 4 ménages musul­mans.

On peut conclure que l'apparition des premiers Pomaks (ou avec une expression plus correcte, des premiers Musulmans dans la ré­gion pomake de Lofça) ne va pas plus loin de 1479. A partir de la conquête définitive de la région par le Sultan Beyazid en 1393, du­rant 88 ans, on ne voit pas, dans la région pomake de Lofça, une co­lonisation importante venue de l'extérieure ou une conversion consi­dérable effectuée sur place.

C'est pourquoi, la thèse selon la quelle les Bogomils se sont convertis à l'Islam avec la venue des Ottomanes n'est pas confirmée par la documentation ottomane. Cependant les tahrir defters otto­mans contiennent beaucoup de renseignements sur les Pavlikens, c'est-à-dire les Bogomils[42].

2. Le tahrir defter de 1516

Le registre ottoman suivant de cette région, qui a pu être conservé, est ce qu'on appelle un mufassal ou registre détaillé. Il porte le titre Defter-i Mufassal-i Vilayet-i Niðbolu (registre détaillé de la province de Nikopol). Il est de l'époque du Sultan Selim Ier. Le registre est daté dans son texte de 922 de l'hégire (1516 de l'ère chré­tienne). Ce registre est inédit et conservé dans le Baþbakanlýk Osmanlý Arþivi (BOA) (Archives ottomanes de la Présidence du Conseil) à Istanbul. Il est inscrit sous le numéro 11 dans le fonds de Maliyeden Müdevver Defterler (MM) (registres issus du Ministère de la Fi­nance)[43]. Un registre (p.49) icmal (abrégé) est également conservé dans le Baþbakanlýk Osmanlý Arþivi, à Istanbul, sous le numéro 370 du fonds de Tapu Tahrir Defterleri[44]. Il est daté de 1530. Le registre TD n°370 est le registre de comptabilité de la province de Rumeli (Muhasabe-i Vilayet-i Rumeli Defteri)[45]. La partie concer­nant le liva de Niðbolu de ce registre devait être rédigée à partir des données du registre détaillé de 1516 (MM n°11). Les chiffres des deux registres sont les mêmes. Nous suivons essentiellement le mu­fassal (registre détaillé) de 1516. Nous allons le citer, ci-après, comme « MM n°11 » en abrégé.

Les villages de Býrkaçevo, Blýsniçevo (Rumyançevo), Bukofça, Glava, Komarevo, Koynare, Popiça, Radomirçe, Týrnak, Tlaçane et Ugýrçin qui ne sont pas inscrits dans le registre de 1479, sont enregistrés dans le registre de 1516. On peut penser que ces villages sont récemment fondés, entre 1479 et 1516. Pour les villages Býrkaçevo, Bukofça, Popiça et Tlaçane, nous en avons la preuve : Dans le registre de 1516, il est indiqué clairement que ces villages sont fondés par les gens venant de Gabare[46] qui est un village de quelques kilomètres au sud de nos villages.

Le registre de 1516 montre que le nombre des villages peuplés de Musulmans a augmenté. On comptait maintenant 9 villages habi­tés aussi par les Musulmans. D'après le registre de 1516, on peut dresser la liste des villages peuplés de Musulmans (Tableau n° 6).

Comme on le voit, durant ces 37 ans (1479 à 1516), la popula­tion musulmane dans nos villages est passée de 4 (=20 individus) à 15 ménages et 6 célibataires (=81 individus) ce qui suppose une croissance de 405 %[47]. La population chrétienne, elle aussi, a augmenté passant de 487 ménages et 35 veuves en 1479 à 1472 ménages, 782 célibataires et 46 veuves en 1516. (p.50)

Tableau n° 6 : Les Musulmans en 1516
Villages
Ménages
FA*
Célibataires
FA*
1. çerikova
1
1
1
1**
2. Çerven Breg
1
1
-
-
3. Izvor
2
1
1
-
4. Leþniça
3
1
-
-
5. Reseleç
1
-
-
-
6. Roman
3
2
4
3
7. Rupçe
1
-
-
-
8. Toros
2
-
-
-
9. Ugýrçin
1
?***
-
-
Total
15
6
6
4
Total (Individus)****
75
30
6
4
Individus : 75+6=81 dont fils d'Abdullah : 30+4=34 (41,97 %)= (34x100:81)
*FA : fils d'Abdullah
**Petit-fils d'Abdullah
*** Le registre de MM n°11 (p.241) indique qu'il y a un ménage musulman à Ugýrçin,
cependant il ne donne pas le nom de chef de ce ménage.
**** On obtient le nombre des individus en multipliant par 5 le nombre des ménages.

Le tahrir defter de 1516 (MM n°11) est un registre détaillé (mufassal) qui indique également les noms des individus chefs de ménages avec les noms de leurs pères. Comme on l'a expliqué dans l'introduction, dans les registres, « Abdullah » (serviteur de Dieu) était le nom habituel donné aux pères des hommes qui n'étaient pas de parent musulman. Ainsi, un « veled-i Abdullah » (fils d'Abdullah) signifie un nouveau converti. Par conséquent, dans le registre de 1516, grâce à l'inscription « veled-i Abdullah » (fils d'Abdullah), nous pouvons déterminer les Musulmans de première génération et de seconde génération.

D'après le registre de 1516 (MM n°11), 6 des 15 des individus chefs de ménages 4 de 6 célibataires (mücerred) musulmans sont des fils d'Abdullah. Ce qui représente 42 % des musulmans sont produits d'une conversion locale effectuée sur place, par conséquent d'origine bulgare[48]. On peut même penser que les musulmans qui ne sont pas les fils d'Abdullah peuvent être les « petits-fils d'Abdullah ». Car, déjà en 1479, il y avait 4 ménages (p.51)musulmans dans la zone. Les chefs de famille des foyers musulmans qui ne sont pas des « fils d'Abdullah » peuvent venir des ménages musulmans enregistrés en 1479. Par conséquent le taux de la population issue de la conversion peut être plus élevée que le taux mentionné.

Les villages d'Izvor, Sopot, Toros et Ugýrçin se situent au sud-est de la zone pomake et il n'existe aucun village peuplé de Pomaks plus à l'est de ces villages. Ils sont des villages voisins et constituent un carré sur la carte. Leurs lieux sont relativement montagneux. Izvor et Toros sont sur l'affluant du Vit, quant à Ugýrçin, il se situe sur l'autre affluent du Vit. Roman se situe au sud-ouest de la zone pomake. Les villages se situant à l'ouest de Roman ne sont pas des villages pomaks. En regardant la situation géographique de ces villa­ges, on peut observer que les premiers Pomaks sont apparus plutôt dans les villages se situant au sud et surtout au sud-est de la zone pomake. Cependant, on ne peut pas faire une conclusion générale à partir de cette observation. Car, les autres villages (Çerven Breg et Reseleç) où sont apparus les premiers Pomaks se trouvent au centre de la zone pomake. Ils sont deux villages voisins fondés sur la ri­vière Iskýr.

3. Le tahrir defter de 1545

Pour l'étape suivant, nous disposons d'un mufassal (registre dé­taillé) de l'époque du Sultan Süleyman le Législateur. Le document ne porte pas la date dans son texte, mais on peut le dater d'environ 1545. Ce registre inédit est conservé dans le Baþbakanlýk Osmanlý Arþivi (Archives ottomanes du Premier Ministère), à Istanbul, classé sous le numéro 416 dans le fonds de Tapu Tahrir Defters (nommé ci‑après « TD n°416 » en abrégé). Nous avons également une autre copie de ce registre qui est conservé aussi dans le Baþbakanlýk Osmanlý Arþivi sous la cote TD n°452. Les inscriptions de ces regis­tres sont identiques. Probablement le registre n° 416 est original (asýl), alors que le registre n°452 est la copie (suret).

Le village de Dýbene, n'étant pas mentionné dans le registre pré­cédent (MM n°11), est enregistré maintenant dans le registre de 1545. On peut en déduire qu'il est récemment établi entre les années 1516 et 1545. Le registre de 1545 indique que le village de Dýbene est « haric ez defter-i atik » (non mentionné dans le registre précé­dent)[49]. De même le registre (p.52)synoptique (icmal) de 1516 (TD 370) note que Dýbene est un village déserté (hali mezraa)[50]. Le registre de 1545 fait mention l'existence de 13 ménages, 9 célibataires et 1 veuve, tout chrétiens[51].

Le registre de 1545 montre que le nombre de villages compor­tant des Musulmans a augmenté. On comptait maintenant 13 villages (9 en 1516) peuplés aussi de Musulmans, alors que le nombre de villages entièrement chrétiens avait été baissé. D'après le registre de 1545, on peut dresser la liste des villages peuplés de Pomaks et le nombre de ménages musulmans et célibataires musulmans (Tableau n° 7 ).

Tableau n° 7 : Les Musulmans en 1545
 
Villages
Ménages
FA*
PFA**
Célibataires
FA*
PFA**
1
Çamakofça
2
2
-
2
-
2
2
Hubuvane
3
2
-
-
-
-
3
Kurusoviça
1
1
-
1
1
-
4
Leþniça
3
1
-
-
-
-
5
Lukovit (Gorna)
3
3
-
1
1
-
6
Petreven
1
1
-
1
1
-
7
Popiça
1
1
-
-
-
-
8
Reseleç
1
-
-
-
-
-
9
Roman
5
1
-
3
-
--
10
Suhaç
1
1
-
-
-
-
11
Todoriçane
1
1
-
1
1
-
12
Ugýrçin
1
1
-
-
-
-
13
Yaniça
2
1
1
-
-
-
 
T o t a l
25
16
2
9
4
2
 
Individus***
125
80
10
9
4
2
Individus 125+9=134   dont FA+PFA=80+10+4+2=96  (71,64 %)  = (96x100:134)
*FA : Fils d'Abdullah
**PFA : Petits-fils d'Abdullah
*** On obtient le nombre des individus en multipliant par 5 le nombre des ménages[52].

 (p.53)

La population musulmane est passé de 15 ménages et 6 céliba­taires (=81 individus) en 1516 à 25 ménages et 9 célibataires (=134 individus) en 1545, soit une croissance de 165 %[53] .

En 1545, 16 des 25 des individus chefs de ménages et 4 des 9 célibataires (mücerred) musulmans sont fils d'Abdullah. Egalement dans nos villages, 2 des 25 des chefs de famille des foyers musul­mans et 2 des 9 célibataires (mücerred) musulmans sont des petits-fils d'Abdullah. En d'autres termes, 71,64 % des musulmans sont produits d'une conversion locale[54].

L'autre partie de la population musulmane peut être aussi d'ori­gine bulgare de troisième ou quatrième génération. Il ne faut pas oublier que grâce au nom donné « Abdullah », nous pouvons déter­miner seulement les Musulmans de première génération et dans cer­tains cas, les musulmans de seconde génération et que dans les regis­tres, il n'y a pas d'indice permettant de déterminer des musulmans de troisième ou quatrième génération. C'est pourquoi, le taux des Mu­sulmans d'origine bulgare peut être plus élevé en réalité que le taux donné plus haut. En d'autres termes, les musulmans de troisième ou quatrième génération sont explicables par les musulmans de pre­mière et de seconde génération inscrits dans le registre de 1516.

4. Le tahrir defter de 1579

Le quatrième registre dont nous disposons est aussi un mufassal inédit. Il s'intitule Defter-i Mufassal-i Liva-i Niðbolu (registre dé­taillé de la province de Nikopol). Il est daté de H.987 (1579) dans son texte. L'original (asýl) du registre, comportant le tuðra de Murat IIIe, est conservé à Ankara, dans la section de Kuyud-i Kadime (registres anciens) de Tapu Kadastro Genel Müdürlüðü (Direction générale des registres cadastraux). Il est enregistré sous le numéro 58. Nous allons citer ce registre comme « KK n°58 », en abrégé. Il y a également une copie (suret) de ce registre qui est conservé dans le Baþbakanlýk Osmanlý Arþivi à Istanbul. Il est inscrit sous le numéro 718 du fonds de Tapu Tahrir Defterleri (nommé ci-après « TD n°718 »). Il manque les premiers pages du registre de TD n°718. Toutes les inscriptions de ce registre sont les mêmes que celles du registre KK n°58. (p.53)

L'écriture du registre KK n°58 a une belle, alors que celle du TD 718 est mauvaise. Nous avons consulté les deux registres aussi. Cependant les photocopies annexées à cette étude sont tirées, malheureusement, du registre TD n°718, non pas de celui KK n°58, puisque le Tapu Kadastro Genel Müdürlüðü n'accorde que l'autori­sation de photocopier d'un registre deux ou trois pages, alors que le Baþbakanlýk Osmanlý Arþivi donne les photocopies d'un tiers d'un registre.

Les villages de Breþte et Galata, n'existant pas dans le registre de 1545, sont enregistrés maintenant dans le registre de 1579. On peut en déduire que ces villages sont nouvellement fondés entre 1545 et 1579.

D'autre part on peut observer que dans le registre de 1579, le nombre des villages peuplés de Musulmans a augmenté. En 1579, il y avait 22 villages sur 40 peuplés de Pomaks. Ce qui montre que la majorité de nos 40 villages pomaks sont déjà peuplés partiellement de Pomaks en 1579.

D'après le registre de 1579, nous avons dressé la liste des villages peuplés de Pomaks et le nombre de ménages et célibataires musul­mans (voir le Tableau n° 8).

La population musulmane est passée de 25 ménages et 9 céliba­taires (=134 individus) en 1545 à 126 ménages et 71 célibataires (=701 individus) en 1579, soit une croissance de 523 % en 34 ans. La croissance rapide des musulmans s'explique par la conversion lo­cale. Dans nos villages de la zone pomake, en 1579, d'après le regis­tre KK n°58, les 24 des 126 des individus chefs de ménages et les 7 des 71 célibataires (mücerreds) musulmans sont fils d'Abdullah. Egalement dans nos villages, 4 des 126 des chefs de famille des foyers musulmans et les 2 des 71 célibataires (mücerreds) musulmans sont des petits fils d'Abdullah. Ce qui suppose que 21,25 % des mu­sulmans sont produit d'une conversion locale effectuée sur place, par conséquent d'origine bulgare. (p.55)

Tableau n° 8 : Les Musulmans en 1579
 
Villages.
Ménages
FA
PFA
Célib.
FA
PFA
1
Bela Slatina
3
1
 
-
 
 
2
Býrkaçevo
1
1
 
1
 
1
3
Çamakofça
4
3
 
3
 
 
4
Çerikova
3
2
 
3
 
 
5
Çerven Breg
15
4
 
10
 
 
6
Galata
6
-
 
5
 
 
7
Huyuvan
6
-
 
3
 
 
8
Izvor
14
-
 
8
 
 
9
Koynare
4
1
 
6
 
 
10
Kurusoviça
6
1
 
2
 
 
11
Leþniça
6
2
 
4
4
 
12
Lukovit (Gorna)
6
1
 
7
1
1
13
Petreven
3
1
 
3
2
 
14
Popiça
1
1
 
2
 
 
15
Radomirçe
2
-
 
-
 
 
16
Reseleç
3
-
 
-
 
 
17
Roman
16
-
 
6
-
 
18
Rupçe
1
-
 
1
-
 
19
Todoriçane
10
1
 
6
-
 
20
Toros
12
3
3
-
 
 
21
Ugýrçin
2
1
 
1
 
 
22
Yaniça
2
1
1
-
 
 
 
Total
126
24
4
71
7
2
 
Total (Individus)*
630
120
20
71
7
2
Individus: 630+71=701                dont FA+PFA : 120+20+7+2=149  (21,25 %)    (=149x100:701)
* On obtient le nombre des individus en multipliant par 5 le nombre des ménages (Voir note 29).

L'autre partie de la population musulmane peut être aussi d'ori­gine bulgare de troisième ou quatrième génération. Il ne faut pas oublier que grâce au nom donné « Abdullah », nous pouvons déter­miner seulement les Musulmans de première génération et dans cer­tains cas, les musulmans de seconde génération et que dans les regis­tres, il n'y a pas d'indice permettant de déterminer des musulmans de troisième ou quatrième génération. C'est pourquoi, le taux des Mu­sulmans d'origine bulgare peut être plus élevé en réalité que le taux donné plus haut.

En résumé, en 1579, il y avait 126 ménages et 71 célibataires musulmans (en tout 701 individus), contre 2429 ménages et 1459 célibataires chrétiens (en tout 13 604 individus). 4,90 % de la popu­lation totale des villages se situant dans notre zone était déjà musul­mane. Ce qui montre que l'islamisation dans la région n'était plus négligeable.

D'ailleurs la grande partie de la population musulmane était d'origine d'une conversion locale. Le taux de nouveaux convertis re­présentait 41,97 % en 1516, 71,64 % en 1545 et 21,22 % en 1579. Il faut souligner que ce sont les taux des convertis de première et se­conde génération et que l'autre partie de la population musulmane peut être aussi d'origine d'une conversion de troisième ou quatrième génération. (p.56)

Enfin, on peut préciser que la thèse selon laquelle l'apparition des Pomaks a eu lieu à la fin de XVI siècle et surtout au début du XVII siècle n'est pas en conformité avec les données des registres de 1479, 1516, 1545 et 1579. Car, comme on vient de le voir, même s'ils sont peu nombreux, il y avait des Pomaks aux XV et XVIe siècles.

On peut observer également l'apparition lente des Pomaks et l'augmentation progressive de la population pomake. Ce qui réfute la thèse de la conversion forcée.

5. Le Salname-i Vilayet-i Tuna de 1873

Sur la dernière colonne du tableau, sont indiquées les données tirées du Salname-i Vilayet-i Tuna de H.1290 (Annuaire de la Pro­vince du Danube de 1873) (nommé ci-après comme Salname, en abrégé). Nous avons constitué cette dernière colonne pour pouvoir faire comparaison entre les taux de la population musulmane de XVIe et XIXe siècles. D'après le Salname, dans nos 40 villages, en 1873, il y avait 4797 ménages et 13 495 mâles[55] musulmans (=37 480 individus) contre 4738 ménages et 9909 mâles non-musulmans (=33 599 individus). Ainsi, dans nos villages situant dans la zone pomake, 50,30 % des ménages et 57,66 % des mâles étaient Musul­mans. En convertissant le nombre des ménages en nombre d'indivi­dus, on peut affirmer que 52,73 % des individus étaient Musulmans.

Ainsi la population musulmane est passée de 126 ménages et 71 célibataires (=701 individus) en 1579 à 4797 ménages et 13 495 mâles (=37 480 individus) en 1873, soit une croissance de 5346 % en trois siècles (précisément 294 ans). En d'autres termes, la population musulmane a multiplié par 53 en trois siècles. En 1579, la population musulmane était 4,90 % de la population globale, alors qu'en 1873, la population musulmane représentait 52,73 % en gros de la popula­tion totale.

Par contre, dans nos villages, la population chrétienne est passée de 2429 ménages et 1459 célibataires (=13 609 individus) en 1579 à 4738 ménages et 9909 mâles (=33 599 individus) en 1873, soit une croissance de 246 % en trois siècles (précisément 294 ans). En d'au­tres termes, la population chrétienne a multiplié par 2.46 en (p.57) trois siècles. En 1579, la population chrétienne était 95,10 % de la popu­lation globale, alors qu'en 1873, la population chrétienne ne repré­sentait que 47,27 % de la population totale.

Conclusion

En résumé, nous pouvons donner les tableaux suivants:

Tableau n° 9 : Les Musulmans en 1516
 
Ménages
FA
Célibataires
FA
Total
15
6
6
4
Individus
75
30
6
4
Individus : 75+6=81 dont fils d'Abdullah : 30+4=34 (41,97 %)= (34x100:81)
Tableau n° 10 :  Les Musulmans en 1545
 
Ménages
FA
PFA
Célib.
FA
PFA
T o t a l
25
16
2
9
4
2
Individus
125
80
10
9
4
2
Individus: 125+9=134 dont FA+PFA=80+10+4+2=96  (71,64 %) = (96x100:134)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tableau n° 11 :  Les Musulmans en 1579
 
Ménages
FA
PFA
Célib.
FA
PFA
Total
126
24
4
71
7
2
Individus
630
120
20
71
7
2
Individus: 630+71=702; dont FA+PFA: 120+20+7+2=149 (21,22 %) (=149x100:702)

A partir de ces tableaux nous pouvons obtenir le pourcentage des nou­veaux convertis dans chaque année.  (p.58)

Tableau n°12 :  Le pourcentage des nouveaux convertis
 
Musulmans (Individus)
Nouveaux convertis (FA+PFA)
Pourcentage des nouveaux convertis
1479
15
?
?
1516
81
34
42 %
1545
134
96
72 %
1579
702
149
21 %
FA : Fils d'Abdullah
PFA : Petit-fils d'Abdullah

Du tableau n° 12, on peut observer, premièrement, qu'une bonne partie de la population musulmane (42 % en 1516, 72 % en 1545 et 21 % en 1579) est le fils d'Abdullah et les petits-fils d'Abdullah, c'est‑à‑dire des nouveaux convertis. La partie de non-nouveaux con­vertis de la population musulmane peut être aussi d'origine conver­sion locale. Car, sur ce tableau, figurent seulement les fils d'Abdul­lah et les petits-fils d'Abdullah, c'est‑à‑dire les Musulmans de pre­mière et seconde génération. Il est tout à fait normal qu'il y ait aussi des musulmans de troisième ou quatrième génération. C'est pour­quoi, le taux des Musulmans d'origine conversion locale peut être plus élevé en réalité que le taux donné plus haut. Par exemple, les Musulmans non-fils d'Abdullah ou non-petits-fils d'Abdullah inscrits dans le registre de 1579 peuvent être des petits-fils des fils d'Abdul­lah inscrits dans le registre de 1516.

Alors, les tahrir defters ottomans montrent que la plus grande partie des premiers Musulmans dans les villages pomaks sont d'ori­gine d'une conversion locale. On peut même supposer que les mu­sulmans qui ne sont pas des nouveaux convertis sont probablement des Musulmans de seconde ou troisième génération.

On peut observer également que l'apparition des premiers Mu­sulmans n'est pas datable. Il s'agit d'un processus long et lent. Durant un siècle, seulement 5 % de la population sont devenues musulmans. Comme le montre notre tableau, dans un village, on dénombrait par exemple, 1 ménage musulman en 1516, 2 en 1545 et 3 en 1579. Ce qui est réfute la thèse de la conversion forcée des Pomaks à l'Islam.

***

Il faut avouer qu'il y a un vrai problème qui se pose à propos de la détermination des Pomaks. On ne rencontre aucunement le terme « Pomak » dans les tahrir defters (p.59) ottomans que nous avons exami­nés[56]. Alors que notre travail a pur but d'éclairer l'origine des Po­maks. Nous présentons les habitants musulmans des 40 villages se trouvant dans une certaine zone situant entre Lofça, Plevne, Rahova et Ivraça comme Pomaks. La documentation ottomane emploie le mot « Muslim » à propos des « habitants musulmans » de ces villa­ges. Pour le XIXe siècle, nous savons que les habitants de ces villa­ges désignés par le mot « Muslim » dans la documentation ottomane étaient Pomaks. Car, nous avons assez de preuves, surtout les récits de voyages, des études[57], indiquant que les Musulmans de ces villa­ges se disent « Pomaks » et qu'ils parlent le bulgare comme langue maternelle. Par contre, pour les XVe et XVIe siècles, nous n'avons aucune preuve pour monter que les habitants musulmans de ces vil­lages sont désignés également par le nom « Pomaks ».

Nous avons montré que la forte majorité des premiers Musul­mans de nos villages étaient des nouveaux convertis. Mais nous ne savons pas si ces nouveaux convertis se disaient « Pomaks » au XVIe siècle. En d'autres termes, on ne peut pas savoir, si les nou­veaux convertis étaient des Pomaks ou des Musulmans non-pomaks. Car, la conversion des Bulgares à l'Islam a eu lieu non seulement dans notre zone pomake, mais aussi dans toute la Bulgarie. Par exemple, d'après les tahrir defters de 1516, 1545 et dans les villages de Presyaka[58] et Smoçan[59] très proche de la zone pomake, il y avait des familles converties. Pourquoi, les habitants de ces villages ne devenaient-ils pas Pomaks ? Pourquoi, les autres convertis d'ori­gine bulgare ne s'appelaient-ils pas Pomaks, alors que ceux de nos 40 villages s'appelaient Pomaks. C'est une énigme; pour sa solution, nous ne disposons d'aucune donnée historique.

On peut se demander si les nouveaux convertis dans nos 40 villages ne s'appelaient pas Pomaks au XVIe siècle. Nous (p.60) ne connaissons même pas le siècle de l'apparition du mot « Pomak », ni son véritable sens. Par conséquent, en réalité notre travail se repose sur une hypo­thèse selon laquelle les habitants musulmans au XVI siècle des 40 villages examinés s'appelaient Pomaks, alors que nous ne sommes pas à la hauteur de prouver cette supposition. Dans ce cas, il vaut mieux dire que notre travail était, non pas sur « Pomaks », mais sur les « premiers habitants musulmans » des 40 villages que nous sa­vons qu'ils étaient peuplés de Pomaks au XIXe siècle.

On peut également se demander, pourquoi les convertis de 40 villages ont pu garder leur langue ancestrale, alors que les convertis des autres régions n'ont pas pu le faire et sont devenus avec le temps turcophones ? Pourquoi, les convertis de nos 40 villages ne se sont-ils pas assimilés, alors que les autres convertis se sont assimilés ? On peut penser que nos 40 villages se trouvent loin du peuplement turc et qu'il n'y a pas de village mixte pomako-turc, par conséquent ils ont pu garder leur langue bulgare et leur culture, alors que les convertis d'autres régions vivaient ensemble avec les Turcs et avec le temps, ils se sont assimilés. C'est une façon d'interpréter le phénomène. Mais nous n'avons pas de preuve pour vérifier la validité de cette interprétation.

Il y a également une autre région peuplée de Pomaks, la massive des Rhodopes ; pourquoi ces deux communautés distinctes l'une de l'autre sont-ils désignées par le même nom ? Le point commun entre les Pomaks de Lofça et ceux de Rhodopes est qu'ils sont bulgaro­phones et musulmans. Mais la relation entre elles reste obscure. Peut-être que la solution du problème se trouve là.


 

La documantation ottomane

A. Documents InedIts

1. BaþbakanlIK OSMANLI ARþIVI (BOA) (Archives ottomanes de la Présidence du Conseil),  Istanbul

a) Tapu Tahrir Defterleri (TD) (Les registres de recense­ment)

TD n 370: Muhasebe-i Vilayet-i Rumeli, 1530.

TD n 382: Mufassal, Vakif, Niðbolu, environ 1545.

TD n 416: Mufassal, Niðbolu, environ 1545.

TD n 452: Mufassal, Niðbolu, environ 1545.

TD n 718: Defter-i Mufassal-i Liva-i Niðbolu, 1579.

TD n 775: Mufassal Avariz Haneleri Defteri, Nigbolu, 1642.

b) Maliyeden Müdevver Defterler (MM) (Les registres issus du Ministère de la Fi­nance)

MM n 11: Defter-i Mufassal-i Vilayet-i Niðbolu, 1516.

c) Kepeci Tasnifi (Classement de Kepeci)

Mevkufat Defteri n 2915: Niðbolu Livasý Bedel, Nüzül ve Avariz Haneleri, 1751.

Nüfus Defteri n 6567, 1850.

d) Temettüat Defterleri

Temettüat Defteri, n°15725 (1845).

Temettüat Defteri, n°15758 (1845).

2. taPU KADASTRO GENEL MÜDÜRLÜGÜ (Direction générale des registres cadastraux), ANKARA

Kuyud-i Kadime, Defter n° 58: Defter-i Mufassal-i Liva-i Nigbolu, 1579.

 

B. salname-i vilayet-i tuna de 1873: Couverture extérieure:  Salname, Sene 1290, Def’a 6, Matbaa-i Vilayet-i Tuna, Rusçuk. Couverture intérieure: Salname-i Tuna: Ýþbu binikiyüzdoksan sene-i hicriyesi salnamesi altýncý def’a olarak cem ve tertip kýlýnmýstýr (Bibliothéque de Türk Tarih Kurumu, Ankara, Côte: AII.2077).

 

C. recueIls de Documents EdItes

CvetkoVa (Bistra) et MutafČieva (Vera) (Sous la rédaction de), Turski izvori za Bălgarskata  istorija, Serija VX-XVI, Sofia, Izdanie na Bălgarskata Akademija na Naukite, 1964, Tome I.

Todorov (Nikolai) et Netkov (Boris) (Sous la rédaction de), Turski izvori za Bălgarskata  istorija, Serija VX-XVI, Sofia, Izdanie na Bălgarskata Akademija na Naukite, 1966, Tome II.

CvetkoVa (Bistra) et RAZBOJNIKOV (A.) (Sous la rédaction de), Turski izvori za Bãlgarskata  istorija, Sofia, Izdanie na Bălgarskata Akademija na Naukite, 1972, Tome III.

hristo (Hristov) (Sous la rédaction de), Turski izvori za Bălgarskata  istorija, Sofia, Izdanie na Bălgarskata Akademija na Naukite, 1973, Tome IV.

CvetkoVa (Bistra) (Sous la rédaction de), Turski izvori za Bãlgarskata  istorija, Sofia, Izdanie na Bălgarskata Akademija na Naukite, 1974, Tome V.

Todorov (Nikolai) et KALICIN (Marija) (Sous la rédaction de), Turski izvori za Bălgarskata  istorija, Sofia, Izdanie na Bălgarskata Akademija na Naukite, 1977, Tome VI.

 


 

Supplément  1: La carte des villages pomaks de Lofça

 

 


 

Supplément 2: L'enregistrement  du village de Çamakofça

(Extrait du BOA, TD no 416, p.141)

 


 

Supplément nd 3: L'enregistrement  du village de Galata

(Extrait du BOA, TD no 718, p.407)

 

 

 

 

Supplement no 4: L'enregistremet  du village de Ugýrçin

(Extrait du BOA, TD no 370, p.534)

 

 

 

 

 


 


* Maître de conférences, Université d'Uludag, IIBF, Bursa-Turquie.

Abréviations. BOA : Baþbakanlýk Osmanlý Arþivi (Archives ottomanes de la Présidence du Conseil), Istanbul ;  TD : Tahrir Defteri (Registre de recensement) ; MM : Maliye­den Müdevver Defterler (Registres issus du Ministère de la Finance) ; TKGM : Tapu Kadastro Genel Müdürlüðü (Direction générale des registres cadas­traux), Ankara ; KK : Kuyud-i Kadime (Registres anciens)

[1]. Selon l'explication courante, le mot « Pomak » viendrait plus probablement du verbe bulgare « pomagam » (aider), et signifierait auxiliaires (« pomagaci »). Voir Felix Kanitz, « Die moslemisch-bulgarischen Pomaci und Zigeuner im nördli­chen Balkangebeite », Mittelungen des anthropologischen Gesellschaft in Wien, 1876, Bd. 6, p.75 ; Felix Kanitz, Donau-Bulgarien und der Balkan, Leipzig, 1880-1882, tome II, p.182. Cette interprétation est reprise par plusieurs auteurs. Les Po­maks se sont appelés généralement en Macédoine « Torbei » et souvent « Poturi ». Dans les Rhodopes, les Pomaks sont aussi désignés par les mots « Agarjani » ou « Achrjani ». Voir Ahmet Cevat Eren, « Pomaklar », Islam Ansiklopedisi, IX, p.573 ; Id., « Pomaklara Dair » Türk Kültürü, I/4, 1963, p.39). Les appellations comme « Bălgarite Mohame­dani » (Musulmans  bulgares ou Mahométans bulgares) sont des inventions académiques qui ne sont pas du tout connues avant les années 1870. Egalement, du côté turc, l'appellation « Pomak Türkleri » (Turcs pomaks), elle aussi, fabriquée. Pour l'utilisation de cette appellation voir par exemple, Halim çavuþoðlu, Balkanlarda Pomak Türkleri, Ankara, Köksav Yayýnlarý, 1993 ; Hüseyin Memiþoðlu, Pomak Türklerinin Tarihi Geçmiþinden Sayfalar, Ankara, 1991, p.5-26).

[2]. « Loveč » en bulgare. Dans cette étude, nous utilisons en principe la version ottomane des noms de lieux.

[3]. « Lofça Pomaklarý » en turc et « Lovčanski Pomaci » en bulgare.

[4]. Konstantin Los. Jireček, Dejiny naroda bulharskeho, Nahledam B. Tempskéno, Praze, 1876, p.525.

[5]. E. Arvanitou, Turcs et Pomaks en Grèce du Nord, Thèse de 3° cycle, Université de Paris VII, 1984 ; Fehim Bayraktarevic, « Pomaks », Encyclopedie de l'Islam, 1° éd. t.III, p.1148-1150 ; çavuþoðlu, op.cit., G. čičovski, Bălgaromoha­medanskijat problem, Sofia, 1935 ; Rik Egbert, op.cit.; Ahmet Cevat Eren, « Pomaklar », Islam Ansiklopedisi, IX, p.572-476 ; « Pomaklara Dair » Türk Kül­türü, I/4, 1963, p.37-41 ; Wolfgang Höpken, « Türken und Pomaken in Bulgarien », Südosteuropa Mitteilungen, 32 (2), 1992, p.141-151 ; Dennis Hupchick, « Seventeenth Century Bulgarian Pomaks : Forced or Voluntary Converts to Islam? », in Steven B. Vardy et Agnes H. Vardy, eds., Society in Change : Studies in Honor of Béla K. Kirly, Colombia, 1983, p.305-314; Iz minaloto na Bălgarite Mohame­dani v Rodopite [Kolektiven Cbornik, Izdatelstvo na Bălgarskata Akademija na Naukite, Sofia, 1958 ; Julien Javerdac, « Les Pomaks : Turcs ou Bulgares ? », Bal­kan (Bordeaux), 1989, p.21-24 ; Patriarch Kiril, Bălgaromohamedanski selista v Jznite Rodopi Sofia, Sinadalno Knigoizdatelstvo, 1960, 103 p. ; H. Konstantinov, « Narodni Prava i Obicai ou cepinskite pomaci », Naraodni umotvorenija, 1898, 15, p.263-265 ; K. Lambrev, « Balgaromohamedanite v Rodopite mezdu dvete svetovni vojni » dans Iz minaloto... p.122-137 ; gianni D. Magkrioti, « Pomakoi i Rodo­paioi », Thrakika, seira deftera, 3 (1980/1981), p.42-64 ; P. Marinov, « Iz mirogleta na sredno rodopskite Bălgari-mohamedani », Bălgarski Narod, II/1, Sofia, 1947 ; Memiþoðlu, op.cit.; Sarides, op.cit. ; Enver M. Þerifgil, « Toponomik Bir Araþtýrma: Göçler ve Yer Adlarý (Türkler, Pomaklar ve Bulgarlar) », Türk Dünyasý Araþtýrma­larý Dergisi, 11/12, 1980, p.81-126 ; Tatjana Seyppel, « Pomaks in Northeastern Greece: an En­dangered Balkan Population », Journal Institute of Muslim Minority Affairs, 1989, Vol.10, No 1, p.42 ; Tatjana Seyppel, « Sag es rihting: Wir sind Pomaken », Progrom: Zeitschrift für bedrohte Volker, Göttingen, Vol. 12, No.144, 1988, p.16-18 ; C. Silvermann, « Pomaks », Muslims Peoples : A World Ethnographic Survey, (Ed. par R. V. Weekes), Westport, CT, 1984, Vol. 2, p.612-616 ; Stoju N. Šiškov, Bălgaro-mohamedanite (Pomaci). Plovdiv, Tărgovska pecatnica, 1936, 118 p. ; K. Vasiliev, Rodopskite Bălgari mo­hamedani, Sofia, 1961 ; Bernard Vernier, Rapport de parenté et rapport de domi­nation. Etude de cas : Représentation mythique du monde et domination masculine chez les Pomaques, Thèse de 3° cycle, sous la direction de P. Bourdieu, Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales de Paris, 1977 ; N. Vrancev, Balgari mohame­dani (Pomaci), Sofia, 1948. (=Bălgarski narod, 2) ; A. Želyaskova, « The Problem of Authenticity of some Domestic Sources on the Islamization of the Rhodopes », Etudes balkani­ques, (Sofia), 1990, 4, p.105-111.

[6]A. Iširkov, « Selo Galata », Loveč i Lovčansko, Sofia, 1932, t.4, p.201-208 ; Geno Ivanov, « Za minaloto na lovčanskite pomaci », Loveč i Lovčansko, Sofia, 1932, t.5, p.26-32 ; Felix Kanitz, op.cit. ; Bernard Lory, « Une communauté mu­sulmane oubliée; Les pomaks de Loveč », Turcica (France), 1987, tome 19, p.95-117 ; Vasil Mikov, « Bălgarskite mohamedani v Tetevensko, Lukovitsko i Belosla­tinsko », Rodina, 1941, 3, p.51-68 ; Vasil Mikov, « Pomacite od dolinite na r. Iskăr i Vit », Zora, n° 3934, 15 août 1932, p.2 ; L.Miletič, « Lovčanskite Pomaci », Băl­garski Pregled, (Sofia) 1899, kn. 5, p.67-78 ; Petăr Petrov, Pomohamedančveneto v Loveskija kraj (galavno v selata Bălgarski Izvor, Gradešnica, Galata i Pomaška Lešnica), Loveč, 1964, 50 p. ; Vasil Savov, « Lovčanskite pomaci i tehniyat go­vor », Izvestia na seminara po slavjanska filologija pri Iniversiteta v Sofija, 1931, kn.7, p.1-34.

[7]. Lory, op.cit., p.95.

[8]. Ami Boué, Receuil d'itinéraires dans la Turquie d'Europe, Vienne, En commission chez W. Braumüller, Librairie de l'Académie impériale des sciences, 1854, Tome Ier, p.24. En 1867, Ljuben Karavelov a abordait la question pomake (Săbrani Sacinenija, t.4, Sofia, 1984, cité par Lory, op.cit., p.96. Enfin la première étude véritable consacrée aux Pomaks de Lofça revient à Felix Kanitz (« Die moslemisch-bulgarischen Pomaci... », op.cit.)

[9]. D'après la carte de la division administrative donnée par Nikolay Micev et Petăr Koledarov, Rečnik na selištata i selišnite imena v Bălgarija : 1878-1987, Sofia, Nauka i Izkustvo, 1989, p.2-3.

[10]. Miletič, op. cit.

[11]. Voir par exemple, Lory, op. cit. ; Ivanov, op. cit. ; Miletič, op. cit. ; Savof, op. cit.

[12]. Lory, op. cit., p.98 ; Gjuzelev, op. cit., p.18.

[13]. Lory, op. cit., p.97-98.

[14]. Lory, op. cit.

[15]. Konstantin Ireček, Knjazestvo Bălgarija, Cast I : Bălgarska Dăržava, Plovdiv, Izdanie i Pecat na Xr. Ganov, 1899, p.119.

[16]. Nous n'avons rencontré aucune phrase concernant les origines des Pomaks de Lofça chez les auteurs turcs. Ils se contentent d'indiquer en quelques lignes qu'il y a aussi des Pomaks vivant dans la région de Lofça et de Plevne. En effet, l'existence même des Pomaks à Lofça est d'ordre de réfuter leurs arguments à propos de l'origine turque des Pomaks, car leurs arguments sont fondés essentiellement sur les données géographiques et surtout toponymiques concernant la région des Rhodopes.

[17]. Pour la valeur des tahrir defters ottomans comme source pour l'histoire démographique, voir : Ömer Lutfi Barkan, « Essai sur les données statistiques des régistres de recensement dans l'Empire ottoman aux XVe et XVIe siècles », Journal of the Economic and Social History of the Orient, I, 1958, p.7-36 ; Bistra Cvetkova, « Ottoman Tahrir Defters as a Source for Studies on the History of Bulgaria and the Balkans », Archivum Ottomanicum, 8, 1983, pp.123-213.

[18]. Les mücerreds sont des jeunes mâles ayant atteint l'age de l'imposition et non mariés encore.

[19]. Par exemple, Boué, op.cit., p.24 ; Ubicini, cité par Lory, op.cit., p.97 ; Kanitz, « Die moslemisch-bulgarischen Pomaci... », op.cit., p.75 ; Donau-Bulgarien und der Balkan, op.cit., t.II, p.271 ; Constantin Jireček, Geschiste der Bulgaren, Prague, 1876, p.356, 457, 520, 568 et 578 cité par Fehim Bajraktarevic, « Pomaks », Encyclopedie de l'Islam, 1er éd.  t.III, p.1148-1150.

[20]. Miletič, op.cit., p.69 ; Savof, op.cit., p.1-2 ; Mikov, op.cit., p.56 ; Iširkov, op.cit., p.205 ; Ivanov, op.cit., p.30 ; Cvetkova, 30-33 ; Petrov, Sădbonosni vekove za Bălgarskata naradnost op.cit., p.295 ; Petrov, Pomohamedancveneto v Loveskija kraj, op.cit., p.35; Lory, op.cit ; Ireček, Knjazestvo Bălgarija, Cast I : Bălgarska Dăržava, op.cit., p.118-119 ; Cast II : Patuvanija po Bălgarija, op.cit., p.900-905;

[21]. Todorov et Nedkov (éds.), Turski izvori, op.cit., t.II, p.160-334. 

[22]Ibid. t.II, p.160.

[23]. Cvetkova, « Ottoman Tahrir Defters... », op. cit., p.138.

[24]. Voir par exemple, Machiel Kiel, « La diffusion de l'Islam dans les campagnes bulgares à l'époque ottoman (XV-XIXe siè­cle) Colonisation et conversion », Revue du Monde musulman et de la Méditerran­née, 1992/4, n°66, p.40 ; Rumen P. Kovačev,  Ein neuentdeck­tes Timar-Register über Nordbulgarien aus dem späten 15. Jahrhundert , Südost-Forschungen, Band L (50), 1991 (München), p.236-237.

[25]. « Hane » peut être communément traduit en français par le mot « famille ». Nous avons traduit le terme ottoman « hane » par le mot « ménage » (parfois « foyers » ou « feux »). Car, le terme « hane » est une unité fiscale dans le contexte des registres ottomans.

[26]. Todorov et Nedkov (éds.), Turski izvori, op.cit., t.II, p.285.

[27]Ibid., t.II, p.242.

[28]Ibid., t.II, p..241.

[29]. On admet généralement qu'un ménage musulman se composait de 5 indivi­dus (pour le problème de la taille de hane, voir Kemal H. Karpat, Ottoman Popula­tion : 1830-1914, Wisconsin, The University of Wisconsin Press, 1985, p.9-10). Pour trouver la population nous multiplions par 5 le nombre de ménage, et à ce chif­fre, nous ajoutons le nombre de célibataires et veuves. Ainsi 15 ménages et 6 céliba­taires font 81 individus (155=75+6=81). On compte également de la même façon le nombre d'individus dans le recensement de 1479 (45=20). Ensuite, on trouve le pourcentage (2081; 100?).

[30]. Todorov et Nedkov (éds.), Turski izvori, op.cit., t.II, p.284 ; Voir égale­ment Petrov, Pomohamedančveneto v Loveskija kraj, op.cit., p.24 ; Bistra Cvetkova, « Teteven i Tetevensko prez Osmanskoto Vladiçestvo do Vazrazdaneto », in Tete­ven, Sofia, 1977, p.32.

[31]. Mičev et Koledorov, op. cit., p.51.

[32]Salname-i Vilayet-i Tuna, op.cit., p.255. Il est à noter que le recensement ottoman ne comptait pas les femmes jusqu'à des années 1880. Voir Karpat, op.cit., p.10.

[33]. Nikoloi Todorov et Boris Nedkov (éds.), Turski izvori za Bălgarskata Istorija,  Sofija, Bălgarskata Akademija na Naukite, 1966, t.II, s.285.

[34]Ibid., t.II, p.247, 263.

[35]Ibid., t.II, p.251.

[36]Ibid., t.II, p.271.

[37]. Voir Lory, op. cit., p.99.

[38]. En effet, nous ne savons pas si ces quatre familles désignées par nous comme « premiers Pomaks » s'appelaient, à cette époque, Pomaks. Nous ne savons pas à quelle époque l'appellation  Pomak  est-elle apparue. Comme nous l'avons expliqué dans l'introduction nous avons accepté les premiers musulmans de ces 40 villages examinés comme Pomaks. Ce n'est qu'une supposition. La seule chose que nous pouvons prouver est qu'ils étaient les premiers « habitants musulmans » des villages qui sont peuplés de Pomaks au XIXe siècle.

[39]. Gorni et Dolni Dibnik eux non plus ne sont pas inscrits dans le registre de 1479, cependant on sait que ces deux Dibniks étaient les villages de vakýf, c'est pourquoi, il est normal qu'ils ne soient pas dans le enregistré de 1479.

[40]. On peut toute fois se rappeler qu'il manque deux feuilles du registre de 1479. Il est possible que certains de ces villages soient enregistrés sur les feuilles disparus. Cependant la grande partie de ces villages n'est pas inscrite dans les regis­tres suivants (1516, 1545 et 1579), alors qu'ils sont complets.

[41]. En effet 24, car le registre de 1479 indique que Dibene était un village dé­serté en 1479 (op. cit., p.293).

[42]. Voir par exemple, BOA, MM n°11, p.91, 110, 136, 140, 220, 254, 2457, 285 TD n°370, p.513, 515 ; TD n°416, p.93, 118, 386.

[43]. Nous citons de la façon abrégée ce registre « MM n°11 ».

[44]. Nous citons de la façon abrégée ce registre « TD n°370 ».

[45]. Halil Inalcýk,  Giriþ , in 438 Numaralý Muhasebe-i Vilayet-i Anadolu Defteri, Ankara, Baþbakanlýk Devlet Arþivleri Genel Müdürlüðü Yayýnlarý, 1993, p.6. Les Muhasebe Defterleri pour les vilayets d'Anadolu, Karaman et Rum sont publiés par Baþbakanlýk Devlet Arþivleri Genel Müdürlüðü, alors que le Muhasebe Defteri du Provence de Rumeli (TD n°370) n'a pas été publié).

[46]. BOA, MM n°11, p.164, 165, 256, 164.

[47]. Pour le calcul voir supra note 29. (Les 15 ménages et 6 célibataires font 81 individus 155=75+6=81. On compte également de la même façon le nombre d'individus dans le recensement de 1479 (45=20). Ensuite on trouve le pourcentage (2081; 100?).

[48]. Nous convertissons d'abord le chiffre de nombre de ménages en nombre d'individus en multiliant par 5. Voir supra, note 29.

[49]. BOA, MM n°416, p.384.

[50]. BOA, TD n°370, s.535.

[51]. BOA, MM n°416, p.384.

[52]. Voir supra note 29. Pour trouver la population nous multiplions par 5 le nombre de ménages, et à ce chiffre, nous ajoutons le nombre de célibataires et veu­ves. Ainsi 15 ménages et 6 célibataires font 81 individus (155=75+6=81). On compte également de la même façon le nombre d'individus dans le recensement de 1479 (45=20). Ensuite, on trouve le pourcentage (2081; 100?).

[53]. Pour le calcul de pourcentage, voir supra note 29.

[54]. Nous convertissons d'abord les chiffres de nombre de ménages en nom­bres individus en multipliant par 5. Voir supra, note 29.

[55]. L'administration ottomane ne recensait pas les femmes jusqu'en 1882 (Voir Karpat, op.cit., p.10).

[56]. D'ailleurs il est coutume de souligner que le mot « Pomak » est inconnu dans la documentation ottomane et dans la littérature avant le XIXe siècle. Le do­cument le plus ancien comportant le nom « Pomak » est daté de 1820, dans lequel certains Pomaks de Lofça accusaient Kalinika, igumen de Monastère de Karlukova, d'aider à l'armée russe (P. Mutafciev, Iz nasit ctaroploniski manastiri, Cb. BAN, 1931, p.89 cité par Mikov, « Bălgarite Mohammadani... », op.cit., p.58). A notre avis, il faut traiter cette idée avec précaution, car ce sujet reste encore très peu étu­dié, et qu'un jour, un chercheur peut avoir la chance de découvrir ce mot dans la ri­che documentation ottomane antérieure au XIXe siècle. Même nous avons un in­dice : on sait que Müezzinzade Hafýz Ahmed Paþa, grand vizir du Sultan Murad IV (ses vizirats : 1625-1626 et 1631-1632), était un Pomak (Ismail Hami Daniþmend, Izahlý Osmanlý Tarihi Kronolojisi, (tome V: Osmanlý Devlet Erkaný), Istanbul, Türkiye Yayýnevi, 1971, p.33-34).

[57]. Par exemple, Boué, op.cit., p.24 ; Ubicini, cité par Lory, op.cit., p.97 ; Kanitz, « Die moslemisch-bulgarischen Pomaci... », op.cit., p.75 ; Donau-Bulgarien und der Balkan, op.cit., t.II, p.271 ; Constantin Jireček , Geschiste der Bulgaren, Prague, 1876, p.356, 457, 520, 568 et 578 cité par Bajraktarevic, op.cit., 1150.

[58]. BOA, MM n°11, p.218 ; BOA, TD n°416, p.457.

[59]. BOA, TD n°452, p.268 ; BOA, TD n°718, p.427.

 

 

 


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Cet article peut être cité sous la forme suivante:

Kemal Gözler, « Les origines des Pomaks de Lofça d'après  les tahrir defters ottomans: 1479-1579 », Turcica : Revue des etudes turques, 1999, Tome 31, p.35-66. (www.kemalgozler.com/pomak-turcica.htm).

 


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Editeur: Kemal Gözler

Date de Creation: 2006

Date du dernier changement: 10.05.2010